L'Amérique
Un court-métrage de Darielle Tillon
L'Amérique
L'Amérique
36 min - Couleur - 2016
Un court-métrage de Darielle Tillon
36 min - Couleur - 2016
Un court-métrage de Darielle Tillon
36 min - Couleur - 2016
Résumé
Une soirée festive, des étudiants. Une ville, un feu de bois, une traversée dans la forêt, des rêves, un voyage, une disparition.
Résumé
Une soirée festive, des étudiants. Une ville, un feu de bois, une traversée dans la forêt, des rêves, un voyage, une disparition.
Avec le soutien de la Région Bretagne
Avec le soutien du CNC (FAIA)
Avec le soutien de la Région Bretagne
Avec le soutien du CNC (FAIA)
Blandine Jet est une scénariste et metteure en scène dont le parcours débute en 1992 lorsqu’elle cofonde, à Rennes, la compagnie de théâtre musical Légitime Folie. Avec Vincent Burlot et Hélène Jet, elle écrit et dirige de nombreux spectacles mettant souvent en scène des personnages d’enfants qui prennent la poudre d’escampette pour aller explorer de nouveaux mondes.
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Aspirant à son tour à d’autres horizons, Blandine Jet vit une seconde naissance lorsqu’elle entame en 2015, au CEFPF, une formation en écriture scénaristique. Ses cocréations pour Légitime Folie lorgnaient déjà, occasionnellement, vers le 7e art, les dernières usant par exemple d’astuces de projection par lesquelles ombres et lumières se mouvaient via des écrans disposés sur scène.
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C’est en 2018 que voit ainsi le jour le court métrage Sauver sa peau, écrit avec Paul Marques Duarte et qu’ils réalisent tous deux. Puis elle écrit Jeter l’ancre un seul jour, réalisé la même année par Paul Marques Duarte (qui collabore aussi au scénario) et qui connaît un vaste succès en festivals. En 2022, elle cosigne avec Basile Vuillemin un autre court, Les Silencieux, réalisé par ce dernier.
Les héros des deux premiers films sont des adolescents en fuite : la collégienne de Sauver sa peau s’échappe d’un « exercice attentat » fastidieux pour aller flâner dans son collège déserté, et le jeune Africain de Jeter l’ancre un seul jour migre clandestinement vers le Royaume-Uni. Tous deux fuient une situation de crise et sont pris sous l’aile d’une enseignante avec qui ils nouent un lien salutaire. L’échappée est également au cœur du film Les Silencieux, film plus anxiogène dont le récit, comme celui de Jeter l’ancre un seul jour, prend place sur un bateau, lieu de transition par excellence. Les protagonistes, un groupe de pêcheurs, décident d’aller braconner en zone interdite et découvrent dans leur filet le corps sans vie d’une fillette qu’on imagine être une migrante. L’héroïne de Sauver sa peau est elle aussi d’origine étrangère, comme le sous-entend un camarade moqueur.
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À travers ces trois récits, Blandine Jet évoque ainsi une certaine actualité géopolitique et/ou sociologique en France et invite par le mouvement, sans moralisme ni manichéisme, à la considérer avec un autre regard, faisant basculer leur dimension de l’intime vers le collectif. Il en sera de même dans Marathon, le premier long métrage de fiction d’Alberto Segre, récit d’un jeune coureur algérien vivant en France et peinant à se faire naturaliser pour les besoins d’un important championnat.
Consultante et coscénariste pour plusieurs films d’autres réalisatrices et réalisateurs (parmi lesquels Maryam Touzani, Sofia Alaoui, Pierre Pinaud ou encore Frédéric Febvre), Blandine Jet écrit en parallèle son premier long en tant que réalisatrice, Le Bruit des anges. Dans ce film ainsi que dans certains autres à venir, il sera question d’enfants qui vivent la douleur de la perte et qui se construisent de petits mondes fantasmagoriques par lesquels ils tentent de cicatriser leurs blessures, comme du temps de Légitime Folie. Le titre du prochain court métrage de Basile Vuillemin, Papa perché, qu’elle a écrit, fait d’ailleurs écho à celui d’un de ses spectacles musicaux, Le Jardin perché, à ceci près que le point de vue adopté sera celui d’un père. Symboliquement, ces deux œuvres s’érigent ainsi en miroir du parcours en deux temps, mais très homogène, d’une artiste multifacette qui, bien qu’elle ne se soit jamais défaite de son âme d’enfant, n’en finit pas de s’élever.
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Texte de Roland Carrée